Transition énergétique : la CGT poursuit la défense de projets alternatifs

mardi 18 janvier 2022

La CGT revendique une politique volontariste et des investissements à long terme. Elle réaffirme son exigence de reconversion immédiate des centrales Cordemais (Loire-Atlantique) et Gardanne (Bouches du Rhône) à la biomasse.

"La réussite de la transition énergétique ne passera que par des décisions politiques volontaristes par le financement de projets alternatifs et de transition pour la réduction de l’empreinte carbone !"

POUR MÉMOIRE
Centrale de Gardanne, redémarrage de la biomasse, survie du site
(Communiqué du 20 décembre 2021 "La CGT revendique des engagements concrets")

Centrale de Cordemais
Communiqué de presse CGT du 6 janvier 2022 "Le mode de gestion à la petite semaine semble être la nouvelle forme de travail du gouvernement aussi bien pour la crise sanitaire que pour les enjeux climatiques et énergétiques".
La CGT défend la reconversion de la centrale de Cordemais (entre Nantes et Saint-Nazaire) par le déploiement du projet Ecocombust pour réduire de 20 % les émissions de CO2 (80.000T de CO2 évités dès 2023) et à terme décarboner la production de cette futur ex-centrale à charbon par une utilisation de déchets actuellement non-valorisés (www.forum-des-possibles.fr).
Lancé en 2015 à Cordemais, le projet Ecocombust est techniquement au point mais a été jugé trop coûteux par EDF, qui l’a abandonné cet été.
La centrale de Cordemais possède 2 unités de production au charbon d’une puissance totale de 1200 MW. Elle est utilisée en complément du nucléaire et des énergies renouvelables lors des pics de consommation d’électricité afin de garantir l’équilibre du réseau électrique.



CONTEXTE

Hausse du plafond d’émission de gaz à effet de serre (GES) pour les centrales à charbon françaises en 2022 -

Objectif du gouvernement : mise à l’arrêt définitive des centrales thermiques utilisant du charbon pour lutter notamment contre le changement climatique.
Loi relative à l’énergie et au climat adoptée le 26 septembre 2019 : son article 12 prévoit que l’autorité administrative fixe par décret « un plafond d’émissions applicable, à compter du 1er janvier 2022, aux installations de production d’électricité à partir de combustibles fossiles situées sur le territoire métropolitain continental et émettant plus de 0,55 tonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawattheure. »
Seuil annuel : Le décret n°2019-1467 du 26 décembre 2019 a créé l’article D. 311-7-2 du Code de l’énergie, qui fixe un seuil annuel de 0,7 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée en application de cette disposition législative. Cela correspond à environ 700 heures de fonctionnement annuel pour une centrale thermique utilisant du charbon.

Alerte du gestionnaire du réseau de transport d’Électricité (RTE) pour 2022 :

RTE craint pour la sécurité d’approvisionnement prévue à l’article L100-1 du code de l’énergie ne puisse pas être assurée pour janvier et février : faible disponibilité du parc nucléaire et situation aggravée par la mise à l’arrêt non prévue des deux réacteurs de Chooz pour des vérifications liées à la sûreté, ainsi que la prolongation de l’arrêt des deux réacteurs de Civaux pour la même raison.

Réaction du Ministère de la Transition écologique :

Pour pallier cette situation exceptionnelle, un projet de décret soumis à consultation publique*. Il vise à permettre une dérogation exceptionnelle du respect du seuil annuel de 0,7 kilotonne d’équivalents dioxyde de carbone par mégawatt de puissance électrique installée pour les deux premiers mois de l’année 2022.
La consultation est réalisée par le MTE depuis le 30 décembre 2021 et jusqu’au 20 janvier 2022, pour réhausser de 130 % (oui, multiplier par 2,3) le plafond d’utilisation des centrales à charbon françaises en 2022.
* en application de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement
Projet de décret modifiant le plafond d’émission de GES pour les installations de production d’électricité à partir de combustibles fossiles


➡️ ARTICLES DE PRESSE

🔴 Article Ouest-france Pays-de-la-loire
Presse Océan - Xavier Boussion - Publié le 06/01/2022

EDF Cordemais : la CGT espère relancer le projet Ecocombust avec de nouveaux partenaires

Alors qu’un projet de décret prévoit d’ajouter 2 000 heures de fonctionnement aux centrales à charbon françaises pour passer la pointe hivernale de consommation d’électricité, la Fédération mines-énergies CGT monte au créneau pour dénoncer un mode de gestion à la petite semaine ​de ces centrales, dont celle de Cordemais, ce jeudi 6 janvier.

Le syndicat, qui défend ce projet de conversion de la centrale EDF à la biomasse depuis le début, a trouvé deux nouveaux partenaires industriels prêts à reprendre le flambeau.


🔴 Article France3-regions
(Réseau électrique sous tension, le gouvernement devrait autoriser la centrale au charbon de Cordemais à passer de 1 000 à 3 000 heures de production en 2022)
Publié le 05/01/2022 à 16 h 50 - Écrit par Christophe Turgis

Centrale de Cordemais, entre Nantes et Saint-Nazaire : le projet Écocombust relancé à la faveur de difficultés de production d’électricité

Alors que le gouvernement annonce une augmentation du nombre d’heures autorisées pour la production d’électricité à partir du charbon par EDF en France, la CGT relance le projet Écocombust de recyclage du bois à Cordemais, en Loire-Atlantique.
Le gouvernement entend assouplir le recours au charbon pour la production d’électricité en France cet hiver. "En janvier et février, pour assurer l’approvisionnement électrique très tendu, mais entend respecter le calendrier de fermeture des installations au charbon que sont Saint-Avold en Moselle et Cordemais en Loire-Atlantique".

Le gouvernement rattrapé par le principe de réalité
La faible disponibilité du parc nucléaire, qui produit 70 % des électrons, serait à l’origine de cette décision d’allouer des heures de production supplémentaires d’électricité carbonée.
À Cordemais, la centrale est autorisée à fonctionner jusqu’en 2024, le temps que l’EPR de Flamanville entre en service. À raison de 1 000 heures par an, elle passerait à 3 000 heures en 2022.
"C’est insuffisant", indique Gwénaël Plagne de la CGT, "en 2020 la centrale de Cordemais a fonctionné pendant 6 000 heures. On voit que le principe de réalité vient de rattraper le gouvernement". Et le militant de la transformation de la centrale au charbon, à l’énergie bois, de faire remarquer que le projet Écocombust revient en force.

Le renchérissement de l’énergie avantagerait Écocombust
"EDF a abandonné l’idée à l’été dernier parce que le groupe Suez, fournisseur des pellets issus du recyclage du bois, n’a pas jugé l’affaire rentable. Nous avons rencontré Barbara Pompili (la ministre de la Transition écologique), en novembre qui nous a demandé de reprendre l’idée". Le PDG d’EDF, constatant l’augmentation considérable des coûts de l’énergie serait lui aussi favorable a une reprise de l’étude. "De nouveaux industriels ont été approchés, Écocombust pourrait devenir réalité l’hiver 2022- 2023", affirme, confiant, Gwénaël Plagne (CGT).

Mercredi 5 janvier 2022, la France ne produisait que 1 % de son électricité avec du charbon, loin derrière le nucléaire (69% ), l’hydraulique (12 %), l’éolien (6 %) ou le gaz (6 %) selon RTE.

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