Loi EGALIM : l’État non exemplaire pour ses restaurants administratifs

lundi 12 février 2024

Les montants des subventions allouées par l’État aux agents ne permettent pas d’offrir des repas respectant les objectifs fixés par la Loi Egalim (labels qualité, part du bio) à un prix accessible pour tous, quelle que soit le ministère et le département.

Écouter le podcast diffusé sur France Culture le 10 février 2024 « La difficile application de la loi Egalim dans les cantines » :
➡️ Reportage avec notamment l’interview de la présidente du RIA de Marseille (accueil des agents Écologie, Finances, Éducation nationale…)


Extrait de l’article publié sur radiofrance.fr/franceculture

(…) « On ne va pas se mentir, l’Etat fait des lois mais on n’est jamais les bons élèves », Bernadette Coignat, présidente du restaurant inter-administratif de Marseille qui sert plus de 400 fonctionnaires par jour.

Sur l’une des étagères, l’étiquette d’un miel pour la cuisine affiche origine Espagne, Bulgarie, Ukraine ou encore Argentine. Dans l’ensemble, les produits cuisinés ici, sont loin d’atteindre les objectifs de la loi Egalim. "On s’améliore mais on n’y est pas", résume Bernadette Coignat, présidente du restaurant inter-administratif de Marseille. Elle le sait, cette cantine de l’Etat, n’est pas exemplaire. "On ne va pas se mentir, l’Etat fait des lois mais on est jamais les bons élèves. Au niveau du bio, nous sommes ici à 12%, et au niveau durable et de qualité, nous sommes à 16% ", explique-t-elle. Aucune sanction n’est prévue en cas de non-respect des obligations.

Pour améliorer la qualité des produits, il faudrait gonfler le prix des repas. Ils augmentent déjà chaque année avec la crise sanitaire, la guerre en Ukraine et l’inflation. Aujourd’hui, un plateau coute 8 euros 53. Si certains fonctionnaires n’en payent que la moitié, ce n’est pas le cas de tous.

"Chaque administration alloue des subventions à ses agents, qui sont déduites en caisse sur le prix du plateau. Il y a des administrations qui en ont beaucoup, d’autres très peu. Pour les agents du ministère de la Transition écologique par exemple, c’est 5 euros de subventions (pour les agents MTECT des Bouches-du-Rhône), pour les agents de l’Éducation nationale, c’est 1,62 euros. Si on augmente le prix des repas pour davantage de qualité, nous pénaliserons certains agents et il est hors de question de faire des menus low cost pour ceux qui n’auraient pas les moyens de manger mieux " défend Bernadette Coignat.

La présidente du restaurant inter-administratif aimerait donc que l’Etat harmonise à la hausse les subventions, pour que tous les agents puissent s’offrir un plateau repas de meilleure qualité.

Mais les cantines de l’administration ne sont pas non plus les pires. Dans les hôpitaux ou les Ehpad, la part de bio dépasse rarement les 5%. Finalement, c’est dans les cantines scolaires que l’on mange le mieux. (…)

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