Compte-rendu des représentants CGT au Comité d’Aide Sociale

samedi 9 juillet 2005

Présents :
Pour l’administration : Mme Françoise WETTA, M. Marc RAUHOFF
Pour la CGT : M. Patrick HURARD, M. Jean-Marie RECH
Pour FO : 1 personne
Pour la CFDT : 1 personne
Assistaient à la réunion : M. Michel PICHET, Mme Marilyne PERROA

45 dossiers ont été étudiés.

Pour la CGT, nous rappelons que tous les dossiers doivent obligatoirement passer par la commission « aide-matérielle » avant d’être présentés au comité d’experts au CAS.
Beaucoup de dossiers n’ont pas d’aide matériel, il faut savoir que les deux peuvent être cumulés pour que l’agent s’en sorte dans cette période bien difficile.
Départements où les dossiers ont été étudiés : 77 - 09 - 13 - 95 - 34 - 33 - 35 - 67 - 44 - 30 - 11 - 21 - 49 - 54 - 89 - 60 - 74 - 974 - 973 - 972 - Centrale - Affaires Maritimes - DIREFF - SN Nord-Est.

Dossiers par catégorie

AE-AES- CEE 16 dossiers
Adj. Administratif 17 dossiers
Dessinateurs 2 dossiers
SA 2 dossiers
TS 2 dossiers
OPA 1 dossier
AAP 1 dossier
Retraités 2 dossiers

Commentaire politique des représentants CGT

Oui, Monsieur le nouveau Ministre, vos agents vivent avec des moyennes journalières qui vont de moins 0 € à 2 ou 3 € pour vivre, manger se déplacer, pour aller à leur travail qui, dans bien des cas, risquent de s’éloigner de leur lieu d’habitation avec les réorganisations que vous prévoyez de mettre en place dans tous les départements. Le nouveau gouvernement dont vous faites partie confirme le mépris à l’égard du suffrage universel déjà bafoué par votre prédécesseur. L’analyse des résultats démontre que les agents de l’Equipement ont pesé fortement dans le vote du NON contre la loi du 13 août 2004 relative aux libertés locales, contre les réorganisations qui leur sont proposées, contre les projets de privatisation et l’ultra libéralisme que vous avez engagé sur l’ensemble des services publics (La poste, l’Education Nationale, la Santé, EDF-GDF, le Trésor Public et bien sûr l’Equipement ...). Les fonctionnaires et l’ensemble des électeurs ont bien décrypté les similitudes avec le projet de traité.

Cette loi s’inscrit pleinement dans la réforme de l’Etat en élargissant et en accélérant un désengagement sur tout le territoire. Elle met en péril l’intérêt général, la solidarité nationale au détriment des collectivités territoriales et bien sûr, sur les ménages, sur notre pouvoir d’achat qui devront subir l’augmentation des impôts locaux tout en voyant leurs services publics de proximité disparaître et c’est sans compter le risque de voir fleurir de nouveaux péages sur les futures nationales selon les objectifs de l’Etat. Tout ce qui ressemble à une route à grande circulation pourrait bien être concédé au privé qui fera payer ses services comme il le fait déjà sur les 8 000 km d’autoroutes avec des barrières de péage. Bonjour les bouchons en période de vacances ! ... Et oui, Monsieur le Ministre, vos lois sont mauvaises pour les agents, pour les salaires, oui nous pouvons constater que sur 45 dossiers, 35 sont des catégorie C, donc mal rémunérés. Il serait grand temps de faire comme pour vous, une augmentation de salaire qui ressemble à quelque chose de sérieux et vous en savez quelque chose (70 %). Les députés européens viennent de se voir obtenir une revalorisation de leur indemnité de 13 % soit 7 000 € par mois !

Que dire de l’indemnité spéciale de mobilité, les effets négatifs sur le pouvoir d’achat un allongement domicile/travail de 19 km sur 3 ans est égal à 11 400 km mais l’agent ne touchera rien pour lui mais au contraire cela lui coûtera 5 280 euros qu’il faudra déduire de son salaire. Pas de vacances, plus de loisirs, s’il y en avait encore, réduit les repas et un plus de patates.

Mais déjà, 1,5 million de foyers seraient en situation de surendettement, c’est-à-dire dans l’incapacité de payer leur loyer, l’électricité, leurs échéances de prêts ...
Et le nombre de dossiers déposés devant les commissions de surendettement ne cesse de croître : 190 000 en 2004 contre 150 000 en 2000 et 70 000 en 1995.

Selon l’enquête typologique réalisée par la Banque de France, 58 % des personnes surendettées sont seules, qu’elles soient célibataires, divorcées, veuves ... et beaucoup d’entre elles ont au moins un enfant à charge. A 72 %, leurs revenus mensuels sont inférieurs ou égaux à 1 500 € voire même au Smic pour 42 %. La Banque de France distingue dans le surendettement le plus répandu, 64 % des cas est le surendettement passif, c’est-à-dire consécutif aux accidents de la vie comme le chômage (26 %), la séparation ou le divorce (16 %), la maladie ou l’accident (9 %) trop de crédits et logement trop onéreux pour le reste. La nature de la dette, trois fois sur quatre, l’endettement est constitué à la fois d’arriérés de charges courantes : loyers, impôts locaux, téléphone ... et de dettes, avec les charognards de banquiers qui représentent toutefois 75 % de la dette totale et 80 % sont des crédits revolving. C’est l’aggravation du chômage, l’érosion du pouvoir d’achat des salariés et agents de la Fonction Publique en plus de la précarisation des travailleurs qui obligent des millions de ménages à avoir secours au crédit revolving avec des taux d’intérêts allant de 15 % à plus de 20 % afin de pouvoir remplir leurs chariots pour manger et ne même temps il y en a qui gagne le SMIC toutes les minutes grâce à la politique menée par Chirac, Villepin, Sarkozy en continuant à alléger les charges patronales pour qu’ils soient encore plus riches. Et de continuer à bloquer les salaires du privé comme du public.

Certains d’entre nous reçoivent des punitions dès le départ. Punis, ils le sont en raison de l’hérédité, de la misère dans laquelle ils viennent au monde, de l’insalubrité et de la violence de leur environnement. Punis, ils l sont encore quand la société les juge indignes de goûter à ses fruits, leur ferme les portes de l’instruction, leur refuse toute égalité des chances, les méprise comme « Sarkozy et son karcher ». La plupart d’entre eux n’ont pourtant rien fait pour mériter ce traitement.

Messieurs, l’arrogance de ce pouvoir, on en a assez ! Je ne crois pas en la magie. Quel mal y a t-il à se fier à la logique ? Pour survivre, il faut se battre.

Jean-Marie RECH