Retour d’expérience Enrobés amiantés UF CGT DIR Nord

vendredi 14 septembre 2012

En janvier 2011, les représentants CGT au CLHS de la DIR Nord ont déposé une procédure d’alerte concernant la présence d’amiante dans des enrobés de type drainant sur l’autoroute A21. Des travaux avaient eu lieu sur cette section en 2010 et d’autres travaux de rabotage étaient programmés en mars 2011. Le CETE Nord Picardie a été mandaté pour réaliser une étude sur cette question.

Un CLHS spécial s’est tenu le 16 mars 2011 à la DIR Nord suite à notre procédure d’alerte, le compte-rendu est disponible sur le site de la Fédération. Lors de ce CLHS, le médecin de prévention a présenté les pathologies consécutives à une exposition à l’amiante et la référente amiante du réseau technique a précisé qu’une unique fibre est susceptible d’avoir un effet sur la santé.

En conséquence et comme il n’y pas de réglementation sur la concentration de fibres d’amiante en extérieur, la CGT estime que le principe de précaution doit s’appliquer et que des mesures de prévention efficaces doivent être prises. Lors de ce CLHS, nous avons donc obtenu que la direction interdise tout chantier en régie sur les sections amiantées connues à ce moment (A16 Dunkerque, A21 Lens). Il est à noter que la direction a porté le débat sur le fait que l’amiante est lié dans le bitume, qu’il n’est pas volatile et que l’essai de laboratoire pour mesurer la quantité d’amiante est destructif. Nous ne sommes pas d’accord avec ces arguments.

Les résultats de l’étude du CETE NP de janvier 2012 montrent qu’il y a des fibres d’amiante en suspension dans l’air pendant et après des travaux de rabotage aux abords du chantier, ce qui prouve que l’amiante n’est pas lié au bitume. Des analyses de déchets de balayage ont montré qu’ils contenaient 3% de fibre d’amiante (dans la formulation de l’enrobé, l’amiante représente 1% de la masse totale). Des mesures d’exposition des agents en charge de l’entretien courant sur les tronçons amiantés ont également été réalisées dans le cadre de cette étude afin d’évaluer l’exposition éventuelle à l’amiante. Ces mesures sont effectuées lors des différentes tâches susceptibles de relarguer des fibres dans l’atmosphère (balayage et purge ponctuelle). Elles ne montrent pas de dépassement de la valeur limite actuelle (0,1 fibres/cm3). Toutefois, ces mesures dépendent de manière importante du type d’enrobé. En effet, il a été relevé que ce dernier partait « par plaques », émettant ainsi moins de fibres d’amiante. Le rapport conclut qu’il serait souhaitable que d’autres DIR reproduisent ces mesures afin de qualifier les expositions professionnelles pour des enrobés différents. De ce fait, les mesures de précaution sont maintenues.

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