
Les délégués de la 13e conférence de l’Union interfédérale des transports CGT (UIT-CGT), réunis à Montreuil du 24 au 26 juin 2025, réaffirment l’importance des transports dans l’aménagement du territoire et le développement humain durable. (Appel ci-joint)
Vous trouverez également ci-joint la motion adoptée lors de la conférence « Ne pas mourir au travail » , dénonçant la logique qui voudrait que le décès de travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions soit une fatalité à laquelle il faudrait s’habituer et qui serait socialement acceptable.
Pour mémoire : la Fédération Nationale de l’Équipement et de l’Environnement est l’une des 5 fédérations qui composent l’UIT. L’UIT est un outil au service des coopérations interprofessionnelles dans l’ensemble du secteur des transports et au service de l’activité revendicative de toute la CGT.
En savoir plus (site internet)
Le texte de la motion :
Montreuil le 25 juin 2025
Avec deux décès de salariés par jour, la France fait partie des pays européens les plus concernés en matière d’accidents sur le lieu de travail après la Lettonie, La Lituanie et Malte.
Hier encore, c’est un jeune agent d’exploitation des routes de la DIR Nord- Ouest qui est décédé lors d’une intervention d’astreinte, ceci un mois après le décès d’un de ses collègues de la DIR IDF également en intervention.
Selon Eurostat, le secteur des transports est parmi les plus touchés. Le manque de moyens humains et matériels, poussés par les logiques de concurrence, d’austérité budgétaire, de réorganisations permanentes, de désengagement de l’État et des collectivités territoriales, favorisent les situations de tension dans l’exercice des missions quelques soient les secteurs professionnels, logistique, routes, ferroviaire, déchets, remontées mécaniques, voies fluviales, aérien, maritime et conduisent à des drames récurrents.
Plutôt que remettre en question leur modèle économique ou leurs orientations politiques et assumer leurs obligations de résultat pour assurer la protection des salariés et par conséquent celle des usagers, les employeurs publics et privés reportent le plus souvent la responsabilité des accidents sur le professionnalisme des salariés.
Les mesures dites de prévention ne sont que des campagnes de communication sans interroger les évolutions négatives sur les organisations du travail et leurs impacts en termes de prise de risque.
Les délégués de la 13e conférence de l’Union Interfédérale des Transports (UIT –CGT) dénoncent la logique qui voudrait que le décès de travailleurs dans l’exercice de leurs fonctions soit une fatalité à laquelle il faudrait s’habituer et qui serait socialement acceptable.
Des mesures de prévention ont par le passé fait leurs preuves et demandent à être renforcées car les nouvelles technologies tant vantées ne peuvent pas être la seule réponse concernant l’amélioration des conditions de travail. Une formation professionnelle de qualité en réelle prise avec le terrain doit également être effective avec un retour aux CHSCT afin de veiller au respect de la réglementation en matière de santé et condition de travail.
Le texte de l’appel :
Montreuil le 26 juin 2025
Les délégués de la 13e conférence de l’Union interfédérale des transports CGT (UIT-CGT), réunis à Montreuil du 24 au 26 juin 2025, réaffirment l’importance des transports dans l’aménagement du territoire et le développement humain durable.
Ils s’opposent fermement à toute forme d’instrumentalisation ou utilisation à d’autres fins que leurs missions professionnelles, notamment lors des rafles à l’encontre des personnes supposées en situation irrégulière, travailleurs sans papiers, réfugiés, ordonnées récemment par le ministre de l’Intérieur conduisant à des contrôles au faciès. Plus largement, nous combattons et continuerons à combattre les idées d’extrême droite et leur banalisation.
Les délégués présents confirment leur engagement pour la paix partout dans le monde. À l’instar de nos camarades dockers, nous refusons d’exporter des armes notamment à destination du gouvernement d’Israël servant à massacrer les populations civiles au Moyen-Orient.
Pour assurer un véritable droit au transport, sur l’ensemble du territoire national, il est nécessaire d’adopter une approche multimodale permettant l’utilisation d’infrastructures et de modes de transport adaptés aux besoins pour répondre aux enjeux de services publics et d’intérêt général.
Pour cela, il est indispensable de reprendre en main les politiques publiques, appuyées sur un pôle public de transports de voyageurs et de marchandises reposant sur des monopoles publics.
Pour y parvenir, il est nécessaire de se doter de ressources financières permettant de mettre en œuvre cette politique, indispensable à l’égalité d’accès au transport pour tous, au dynamisme économique du pays et aux enjeux environnementaux. La CGT met en avant des propositions concrètes. Ces mesures ne nécessitent pas de créer de nouveaux impôts ou taxes sur les travailleurs, mais de prendre sur les profits du capital et de réorienter les fonds existants.
Malgré les discours des gouvernements successifs annonçant des moyens conséquents pour financer les transports, les politiques publiques ont en réalité pour objectif principal de favoriser le désengagement de l’État, la libéralisation du transport, la déstructuration des réseaux et l’affaiblissement des services publics et des garanties collectives des travailleurs.
Après la LOM et la loi 3DS, la conférence de financement des infrastructures, dont le processus doit aboutir en juillet 2025, est porteuse de grands dangers. Une fois de plus, le format choisi fait la part belle aux lobbys en contournant les syndicats représentatifs. C’est, une nouvelle fois, une captation de la démocratie sociale et une volonté de faire des transports une source de profit pour les actionnaires qui est à l’œuvre.
Les conclusions de cette mascarade n’iront pas dans le sens d’une réponse aux besoins des usagers, à la relocalisation industrielle, aux enjeux environnementaux et au renforcement des droits des salariés, soumis à la déréglementation, à la concurrence et au dumping social.
L’UIT CGT réaffirme :
• Le besoin de complémentarité et non de concurrence entre les modes de transport.
• La nécessité d’un financement à la hauteur des besoins des infrastructures par le biais d’une loi de programmation pluriannuelle.
• Le besoin de créer des espaces de contrôle et de débat démocratique impliquant les usagers, les associations, les organisations syndicales et les autorités organisatrices sur les questions de transport dans tous les territoires.
• Des droits, garanties sociales et conventions collectives de haut niveau pour l’ensemble des travailleurs des transports.
L’UIT appelle l’ensemble des salariés des transports et infrastructures à agir en convergence avec leurs syndicats pour élever le rapport de force et déboucher sur des luttes gagnantes.




