La hausse du SMIC est légitime

lundi 18 juin 2007

Aujourd’hui, le SMIC net se situe encore à (1254,28 euros bruts, moins de 1000 euros nets par mois). On peut s’indigner des réticences à l’augmentation du SMIC qu’expriment le gouvernement et le Medef quand les rémunérations de certains dirigeants se comptent en millions d’euros par an et que les dividendes versés aux actionnaires augmentent.

C’est ainsi que les 12 dirigeants des sociétés du CAC 40 déjà en poste en 1999 ont vu leur salaire annuel passer de 744 000 € à 3 235 000 €. Les hausses qu’ils se sont octroyés sont en moyenne 20 fois supérieures à celle du SMIC.

L’actualité récente, avec l’annonce du « parachute doré » 8,4 millions d’euros attribué à Monsieur FORGEARD lors de son départ d’E.A.D.S. en juillet 2006, est scandaleuse, choquante, l’indignation est générale.
De même, à ALCATEL Monsieur TCHURUK à lui touché 8,2 millions d’euros en 2006 l’année où le groupe annonçait 12 500 suppressions d’emplois sur trois ans.

Ces deux exemples démontrent que la « gouvernance » d’entreprise, terme très à la mode, permet de camoufler des gestions et des stratégies de groupe essentiellement tournées vers la valeur pour l’actionnaire. L’ampleur des rémunérations des P.D.G. est alors proportionnelle aux diminutions des coûts salariaux qu’ils sont capables de mettre en œuvre.

Les récentes annonces sur l’augmentation colossale des profits : TOTAL + 12 milliards d’euro, la société générale + 5,2 milliards (+18%), BNP Paribas + 7,1 milliards (+20%) etc. en sont la démonstration.

Taxer ces super profits à la même hauteur que les salaires permettrait de revaloriser de manière substantielle le SMIC.

Nous voyons bien que le SMIC actuel est à un niveau de rémunération qui donne le statut de travailleur pauvre à ceux qui le perçoivent.

Il y a aussi un enjeu évident de la revendication sur un montant brut pour que la notion de salaire socialisé soit prise en compte, le Medef et l’UMP proposent à l’inverse de donner plus de pouvoir d ’achat en réduisant la part « charges sociales » comme ils disent.

La hausse du SMIC ne doit pas être une mesure isolée, elle doit créer une dynamique.

Elle doit s’accompagner d’une mesure significative de relèvement des retraites des pensions, des minima sociaux et des revenus de remplacement.

Parallèlement, elle doit trouver son prolongement dans les négociations salariales, afin notamment de caler les grilles salariales sur la nouvelle valeur du SMIC.

Dans la Fonction Publique

Le tableau ci-dessous démontre l’évolution comparée en glissement du point d’indice fonction publique et hors tabac, à la lecture des chiffres nous sommes loin du compte et notre revendication sur les salaires doit notamment s’appuyer sur ces éléments incontournables.

Prix INSEE en %
Evolution du point en %
2000 1,6 0,5
2001 1,3 1,2
2002 2,1 1,3
2003 1,6 0
2004 1,9 0,5
2005 1,6 1,8
2006 1,5 0,5

Perte de la valeur du point entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2006 :

. - 5,95 % sur IPC INSEE hors tabac
. - 6,91 % sur UIPC INSEE avec tabac

Le décrochage de la valeur du point par rapport à l’inflation est de : 12€ (12 ,002€)

Exemple : au dernier échelon de la catégorie B (IM 513 puis 514 depuis le 1er novembre de cette année) la perte cumulée est de 513€ x 12,002= 6157,07€

A chacun d’entre vous de faire le calcul pour votre propre situation.

Pour ce qui concerne la grille indiciaire

Comparaison entre l’évolution du SMIC et les niveaux des différentes catégories entre le 1er novembre 1986 et le 31 octobre 2006.

Ecart sur le S M I C Catégorie C éch. 4 Cat. B 1er grade Catégorie A 1er grade
1986
2006|1986|2006|1986|2006
Au 1er échelon +14,72% +0,05% +23,92% +04,00% +63,13% +24,80%
Au dernier échelon +47,15% +25,87% +95,07% +65,68% +206,41% +129,87%