La vérité des prix

lundi 18 juin 2007

Les insuffisances et les limites de l’indice des prix INSEE comme indicateur du pouvoir d’achat sont démontrés par le décalage entre cet indice et le constat général d’une augmentation des prix et du pouvoir d’achat.
Sur ce point, l’institut national de la consommation rejoint l’analyse de la CGT.

Un mauvais indice

De plus en plus de salariés, de familles, de retraités ont de plus en plus de mal à boucler leur fin de mois.

Pour la CGT, le poids que représente chacun des 303 postes dans l’indice est loin de correspondre aux dépenses de l’ensemble des salariés et des retraités.

Le poids des dépenses incompressibles y est manifestement sous-évalué.

En ce qui concerne les baisses que prend en compte l’INSEE, elles sont liées essentiellement aux évolutions technologiques.

L’indice intègre par exemple des produits nouveaux au moment de leur apparition sur le marché lorsqu’ils sont encore chers et il enregistre ensuite la baisse du prix pour le même produit à qualité constante.

Cette baisse joue de façon sensible sur l’indice global.
Pour exemple, l’indice des prix des ordinateurs a été divisé par 4. Cela fait baisser l’indice général mais ne se traduit pas par l’amélioration du pouvoir d’achat de tous, en particulier de ceux qui ne peuvent s’acheter ce produit.

En revanche, si un produit d’usage courant disparaît pour être remplacé par un modèle plus évolué mais plus cher, l’INSEE ne prend pas en compte la hausse de ce produit.

Les fausses réponses

Le ministre des Finances, T. BRETON, pour feindre de répondre à cette situation, a lancé en mars 2005, un nouvel indicateur : le « chariot-type ».

Celui-ci aurait de grandes vertus : ce serait « un indicateur exprimé en valeur qui serait le plus proche possible de la réalité quotidiennes des français ».

Le résultat de la mise en place de ce nouvel indicateur a révélé une baisse de la valeur hebdomadaire moyenne du chariot-type (98,98 € pour 100). Cette baisse fort limitée a été suffisante pour que le ministre déclare que « le gouvernement distribue du Pouvoir d’Achat aux ménages ».

Nous subissons tous : actifs/retraités/privés d’emploi, de très fortes hausses touchant les produits de première nécessité : les loyers, les produits frais, le gaz, l’électricité, les carburants, etc.

En 2005, la part des dépenses que les ménages ont consacré au logement, chauffage et à l’éclairage représente 24,7 % de leurs revenus.

Le chariot-type ne prend pas en compte ni le prix du logement, ni celui de l’énergie, ni celui des dépenses de santé. Trois postes de dépenses qui ont connu des hausses importantes, très au dessus de la valeur de l’inflation. A ceci, il convient d’ajouter l’allongement de la durée des prêts immobiliers, les coûts de la scolarité, l’augmentation des factures de communication due à la multiplication des abonnements.

C’est bien avant tout un outil de propagande que le ministre a créé. Il a pour seul objectif de faire baisser le niveau des mobilisations concernant les revendications en matière de pouvoir d’achat.

L’indice INSEE ne représente pas l’évolution des prix telle que la vivent les salariés. Il s’agit d’un outil économique de mesure de l’inflation qui n’est ni un indice de dépenses ni un instrument de mesure du coût de la vie.

Le maintien du pouvoir d’achat des ménages passe par la négociation d’un indice des prix qui doit traduire plus fidèlement l’évolution réelle des prix.

1998 en €
2006 en €|En %
1 baguette de pain 0,66 0,80 +20,6
1 kg de carottes 0,93 1,10 +18,9
1 kg de pommes 1,2 1,40 +16,4
Pour l’achat d’un F2 sur paris 59 415 130 000 +118,8
Pour l’achat d’un F2 en province 41 075 92 500 +125,2
Loyer moyen d’un F2 à Paris 630,78 750 +18,9
Loyer moyen d’un F2 en province 514,14 600 18,9
Assurance d’un appartement et d’une voiture 1028,28 1200 +16,7
Distribution d’eau pour 2 personnes 342,17 400 +16,9

Source : « alternatives économiques » hors série n°70

Bas salaires et précarité qui sévissent dans notre pays constituent de graves handicaps pour la croissance qui repose pour l’essentiel sur la consommation des salariés. Ces faiblesses n’offrent pas la perspective de réduire le chômage, ce qui entretient la précarité et les bas salaires. C’est un cercle vicieux dont il faut sortir.

Attaquer la pauvreté

Le développement de la pauvreté que ce soit chez les salariés ou les retraités devient préoccupant.

Il est urgent de renverser cette tendance en relevant le niveau des salaires et en améliorant les garanties salariales.

La CGT réfute l’assertion selon laquelle l’élévation du pouvoir d’achat serait destructrice d’emploi, bien au contraire.