Initiative CGT au CA de l’IGN du 20 septembre 2018

jeudi 20 septembre 2018

A l’initiative de la CGT plus de 120 agents de l’IGN ont brièvement barré l’avenue de Paris qui longe l’Etablissement à St-Mandé, devant l’annexe, dans l’espoir d’y trouver les 124 postes supprimés dans la réorganisation de l’IGN, (selon les conseils du président...) Ils se sont ensuite rendus en délégation massive au Conseil d’Administration qui recevait la députée Valeria Faure–Muntian, autrice du rapport au 1er ministre sur les données d’information géographique.

Benjamin Briant, secrétaire général de la CGT et administrateur élu de l’IGN a fait la déclaration suivante :

La CGT veut que l’IGN réussisse dans ses missions de service public, parce que la société française a besoin de la transition écologique et énergétique, d’un développement durable des transports, d’aménagement cohérent des territoires et de l’environnement urbain, de maîtrise citoyenne du numérique, de protection des ressources et espaces naturels, de protection des personnes, de relations internationales pacifiques et sûres…

L’information géographique est un élément fondamental de fonctionnement de nos sociétés. L’Etat souhaite apparemment en assurer la maîtrise publique. La CGT aussi, et l’IGN, établissement public de l’Etat, peut et doit être le chef d’orchestre de la constitution, de l’entretien et de la diffusion, voire de l’accompagnement à l’utilisation de cette information géographique. Pour y parvenir, l’IGN a besoin de cohérence, de synergies, d’un projet commun... et des moyens afférents !

Hélas, le projet d’établissement et la réorganisation se font avant tout par le prisme de la contrainte, absurde , de baisse des dépenses publiques, en priorité avant de penser aux missions, soi-disant au nom des critères budgétaires européens (que la France a aussi décidé), et du choix de préserver prioritairement le secteur privé dans le budget.

La réorganisation se fait au pas de charge, avec des délais extrêmement courts (1er janvier 2019), et sans attendre que les recommandations du rapport de la mission parlementaire soient traduites en missions. Les objectifs qui ne sont pas clairement définis : qu’est-ce que représentent les données souveraines ?Comment ça va fonctionner ?

Le financement est suspendu à des commandes d’Etat (on passe d’une subvention, déjà insuffisante, à des commandes incertaines sur des projets incertains), dans un contexte général de rigueur extrême qui n’incite pas à un quelconque optimisme.

Que va payer la Subvention pour Charge de Service public, alors que le terme « Service public » est absent du projet d’Etablissement ? Le seul objectif clairement défini est celui de la baisse des effectifs. On fonctionne à l’envers !

Le devenir des personnels dans la réorganisation reste incertain : la note d’affectation entérine la concurrence entre les agents, ne garantit pas la reconnaissance de leur carrière et de leurs responsabilités, organise plutôt le choix du moindre mal dans le poste choisi que le choix de l’épanouissement professionnel, tout cela dans la précipitation.

Le Conseil d’Administration de l’IGN doit en discuter. Madame la Députée Faure-Muntian sera là. Nous aussi. Nous n’oublions pas qu’elle va discuter prochainement le budget de l’Etat à l’Assemblée

Pour la CGT :

 Les 124 suppressions de postes doivent être annulées, les moyens des services rediscutés. L’encadrement doit pouvoir donner clairement son avis professionnel. Un plan de recrutement doit permettre de résoudre les postes vacants

 L’évolution de l’IGN doit faire l’objet d’un véritable débat, d’une construction commune permettant au personnel de maîtriser les enjeux et la faisabilité

 L’organisation des missions doit permettre à l’IGN d’assurer la continuité du service et un développement cohérent de l’information géographique publique

 La note d’affectation doit être rediscutée pour garantir le respect des souhaits de mobilité et de développement professionnel des agents

 Les rémunérations des agents doivent être garanties sans compensatrices synonymes de perte de rémunération par rapport à une carrière normale

 Les moyens de l’Etablissement doivent être revalorisés, afin en particulier de permettre les investissements nécessaires

La présidente du CA a marqué son inquiétude d’une possible mise en cause de la présentation de Madame la Député La CGT a réaffirmé sa volonté de négocier au plus vite !

Les personnels ont laissé en souvenir 124 ballons noirs dans la salle du CA pour les 124 postes supprimés.